« La vie ne fait pas de cadeaux. »
« On mange notre pain noir. »
« Quand ça commence, ça ne s’arrête plus. »
Combien d’expressions pour décrire des périodes difficiles de notre passage sur cette terre. Cette vie, parfois, nous réserve quelques surprises ; ne parlons pas forcément des gros dommages, de ces claques soudaines qui nous mettent à terre mais bien des problèmes ponctuels qui peuvent s’accumuler, un peu ces temps où nous avons l’impression que les tuiles tombent les unes après les autres , où nous ressentons que les ennuis campent dans notre jardin. On se dit que ça n’en finira jamais ; dans le meilleur des cas on se dit « oui, je m’attends au Seigneur, oui, je sais qu’il est là »,… mais dans les faits, comment réagissons-nous ?
Les hyperactifs ne vont-ils pas tenter de se dépatouiller de la situation par leurs propres forces ? Les râleurs ne vont-ils pas finir par murmurer contre ce foutu sort qui s’acharne sur eux ? Les « Calimero » ne vont-ils pas commencer à se plaindre sans cesse ? Les déboussolés ne vont-ils pas se mettre à gesticuler et aller dans tous les sens sans but précis ?
Certains ne vont-ils finalement pas se tourner vers de mauvaises voies ? Par dépit ? Par impatience ? Par découragement ? Par révolte ?
En réalité, ne sommes-nous pas tous un peu comme ça ? Nous pensons, réagissons plus dans un sens que dans l’autre, mais, soyons honnêtes : nous sommes tous sujets à déraper, à vivre une différence entre nos discours et nos actes,… comme s’il y avait un fossé entre notre intimité avec le Seigneur et son application concrète dans nos traversées de désert.
Le premier élément que je voudrais déposer dans vos cœurs est celui-ci :
Dieu vient nous ramasser là où nous sommes car il sait qui nous sommes, il sait comment il nous a créés, les tourments que nous allons vivre, les mauvaises rencontres que nous allons faire, le rôle qu’il va nous donner dans cette période de difficultés. Il nous laisse cette liberté dans l’obéissance, ce choix de la dépendance.
Ésaïe 57:11-21 Voir le contexte
« De qui donc t’inquiétais-tu, qui craignais-tu, pour mentir, pour ne pas te souvenir de moi, pour ne pas réfléchir ? Est-ce que je ne garde pas le silence, et ce depuis toujours ? Aussi, moi, tu ne me crains pas. Je vais annoncer ta justice et tes œuvres, elles ne te profiteront pas. Quand tu crieras, que ton attirail te délivre ! Tout cela, un vent l’enlèvera, un souffle le prendra. Mais celui qui trouve en moi un abri aura le pays pour patrimoine, il entrera en possession de ma montagne sacrée.
Il dira : frayez, frayez, préparez un chemin, enlevez tout obstacle du chemin de mon peuple !
Car ainsi parle celui qui est haut placé, élevé, qui demeure à jamais et dont le nom est sacré : c’est dans une hauteur sacrée que je demeure, et avec celui qui est écrasé et dont l’esprit est abaissé, afin de ranimer l’esprit abaissé et de ranimer le cœur écrasé. Je n’accuserai pas toujours, je ne serai pas irrité à jamais, car devant moi défaillirait l’esprit, le souffle des êtres que j’ai faits.
A cause de son avidité coupable, je me suis irrité et je l’ai frappé, je me suis caché dans mon irritation ; mais il a suivi, rebelle, la voie de son cœur. J’ai vu ses voies, mais je le guérirai ; je le conduirai et je le comblerai de consolations, lui et ceux qui mènent deuil sur lui. Je crée le fruit des lèvres. Paix, paix à celui qui est loin comme à celui qui est proche ! dit le Seigneur. Je les guérirai !
Mais les méchants sont comme la mer agitée, qui ne peut rester tranquille : ses eaux agitent la vase et le limon. Il n’y a pas de paix, dit mon Dieu, pour les méchants. »
Quel Dieu n’est-ce pas ?
Il nous connaît ; il vient s’abaisser à notre tout petit niveau pour nous guérir, nous redonner vie. Il va nous donner une pleine consolation. Ce n’est pas avec un petit mouchoir et des regards de « bisounours » qu’il agit. Il vient avec un projet de restauration, il est là en permanence avec la volonté de nous guérir pleinement.
Il fera naître en nous la louange et nous donnera la paix.
Plusieurs chrétiens changent d’Église parce que la louange ne leur convient pas, parce qu’elle est trop ci et pas assez cela. Loin de moi l’idée de juger ou de décréter qu’ils auraient tort. Cependant, je veux vraiment m’appuyer sur cette vérité que le Seigneur nous transmet : la louange a aussi des vertus liées à la guérison. Laissons-nous nous envelopper, nous envahir. Laissons-nous nous abandonner.
Je suis un très piètre chanteur et je ne connais vraiment pas grand-chose à la musique. Pourtant,…
Le dimanche matin à la maison avant de venir au culte, c’est un de mes moments préférés : se lever, entendre la louange et mon épouse qui chante. C’était aussi le cas dans des moments super durs sur le chemin pour aller rendre visite à ma maman qui souffrait de la maladie d’Alzheimer ; je savais que ce moment allait être violent, dur parce qu’elle me frappait, m’insultait. Pour me préparer à cette épreuve, je mettais la louange à fond dans la voiture. Elle me donnait la force d’entrer dans cette chambre. Elle me séchait les larmes sur le trajet du retour.
Dieu nous donne la paix, surtout dans les moments de désert, dans les périodes d’incompréhension, il attend de nous qu’on s’abandonne, qu’on se place dans une sainte adoration, qu’on s’approprie dans la foi les promesses qu’il nous a laissées.
Si tu n’es pas convaincu de cela, tu vis dans une forme d’incrédulité, c’est comme si tu avais le pouvoir de dire à la place de Dieu : « Non cette fois-ci je n’interviens pas, tu n’as qu’à te débrouiller sans moi... je suis un peu fatigué… »
Quelle est notre part ? Devons-nous nous assoupir dans un hamac les pieds en éventail ? Pouvons- nous nous permettre d’attendre passivement l’intervention du Tout Puissant ?
Je voudrais partager un second aspect tiré de la lettre aux Colossiens.
Colossiens 3:13-17 Voir le contexte
« Supportez-vous les uns les autres et faites-vous grâce, si quelqu’un a à se plaindre d’un autre ; comme le Seigneur vous a fait grâce, vous aussi, faites de même. Mais par-dessus tout, revêtez-vous de l’amour, qui est le lien parfait. Que la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés en un seul corps, règne dans votre cœur. Soyez reconnaissants ! Que la parole du Christ habite en vous avec toute sa richesse ; instruisez-vous et avertissez-vous en toute sagesse, par des cantiques, des hymnes, des chants spirituels ; dans la grâce, chantez à Dieu de tout votre cœur. Quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant grâce par lui à Dieu, le Père. »
Ce second texte nous montre un autre côté du triangle : l’autre. Mon prochain, mon ennemi, mon frère, ma sœur.
Très souvent ces épreuves que nous subissons, nous pouvons facilement être amenés à penser qu’elles sont la faute de… Nous n’avons pas de peine à identifier le coupable. Parfois, c’est encore plus insidieux, on ne voit pas bien le problème réel mais on envisage uniquement les conséquences que le problème a sur nous. « X » a perdu son emploi car il s’est vraiment pris la tête avec son employeur mais ma réaction se moque de ta souffrance : « C’est à cause de toi, je ne pourrai pas partir en vacances. »
Quand on est face au malheur ou aux difficultés de quelqu’un, on passe très vite de l’empathie de circonstance à la description d’une situation similaire que l’on a soi-même vécue et que l’on raconte de long et en large bien souvent sans oublier de dire combien on a été formidable parce qu’on s’en est sorti. Sans même s’en rendre compte, on se retrouve en train de raconter les dernières mésaventures que l’on subit, des choses certes un peu difficiles mais qui n’ont aucun poids face à la détresse dans laquelle… la personne même à qui l’on confie ses propres déboires se trouve. Tout cela parce que l’on passe la situation que l’on subit à travers son prisme personnel. Le prisme de l’égoïsme.
Le texte nous donne une toute autre direction, il détermine quel est le bon prisme. Celui à travers lequel on doit lire, entendre, vivre toute chose. Le prisme du Père. Ensuite, vient s’insérer le prisme de l’autre et en toute fin de parcours, je vais envisager de placer mon propre prisme au seul endroit qui convienne : le dernier.
C’est en quelque sorte comme un chemin qui se rétrécit au fur et à mesure.
La vision du Père est fondamentale. Revêtez-vous de l’amour qui est le lien de la perfection. D’autres mots concrétisent ce style de vie : bonté, compassion, humilité, douceur, patience, pardon.
Si nous ne respectons pas l’ordre des prismes nous passerons par un chemin tortueux.
Imaginez que sur ce chemin, vous croisiez plusieurs portes. Sur chacune de ces portes, le Seigneur aurait placardé quelques questions pour nous permettre d’appréhender nos actes dans le bon angle. « Est-ce que tu le fais pour ma gloire ? Est-ce que tu m’es reconnaissant ? Est-ce que ton comportement est humble et doux ? Est-ce que ta démarche se moule dans un écrin de bonté ? Est-ce que tu as le droit de montrer des réticences à pardonner alors que tu bénéficies de ma grâce pour ta condition même de pêcheur ?
Quelle réponse allons-nous donner ? Quelle réponse allons-nous vivre ? Quelle réponse allons-nous partager ?
Paul nous dit dans sa lettre :
« Que la Parole du Christ habite en vous dans toute sa richesse .
Quoi que vous fassiez, en parole ou en acte, faites tout au nom du Seigneur Jésus en exprimant par lui votre reconnaissance à Dieu le Père. »
Voir nos faiblesses et nos forces à travers le prisme de Dieu nous préserve de la chute. Si nous pouvons baliser cette route de psaumes, de prières, de sagesse, de chants, nous nous mettons sous la protection de Sa grâce. Nous dressons un bouclier qui empêche les discours humains de détruire, de blesser, de perforer notre cuirasse, de bouleverser notre être intérieur. Personne d’autre que notre Dieu ne peut définir qui nous sommes, personne d’autre que notre Père ne peut déterminer où nous allons, personne d’autre que le Seigneur ne peut t’expliquer pourquoi nous vivons cela.
Que ce soient nos faiblesses ou nos forces, elles appartiennent au Seigneur. Ce ne sont pas les éléments qui nous caractérisent. Ils ne sont que des outils, des talents à notre disposition pour le servir Lui. En toute circonstance.
Exhortons nous les uns les autres à d’abord percevoir ce que le Seigneur veut nous dire au travers des épreuves que nous vivons.
Exhortons-nous les uns les autres à regarder la situation comme l’autre la vit avant de centrer nos pensées sur les dégâts collatéraux que que le problème a dans notre propre vie.
Exhortons-nous les uns les autres à aimer à tort et à travers.
Notre Père nous laisse la possibilité de choisir :
L’autoroute de l’ego ou les chemins sinueux de la dépendance au Seigneur. Ce choix n’est pas anodin.