« Dès l’instant où je commence à haïr quelqu’un, je deviens son esclave. Je ne peux plus prendre plaisir à mon travail, parce qu’il contrôle jusqu’à mes pensées. Mes ressentiments produisent trop d’hormones dans mon organisme et je suis fatigué après seulement quelques heures de travail. Le travail que précédemment je faisais avec plaisir est empoisonné maintenant par le ressentiment. Même les vacances ne sont plus source de joie. Admettons que je conduise une luxueuse voiture le long d’un lac encadré d’érables, de chênes et de bouleaux, dans leur rutilante parure d’automne. Pour ce qui concerne le plaisir que j’en retire, je pourrais tout aussi bien trainer une charrette dans la boue par temps de pluie. L’homme objet de ma haine me poursuit où que j’aille. Je ne peux échapper à son emprise tyrannique sur mon esprit.
Qu’une charmante serveuse m’apporte un bon beefsteak avec des pommes frites, des asperges, de la salade croquante, un gâteau aux fraises recouvert de crème fraîche.
Autant manger du pain rassis et boire de l’eau. Mes dents mâchent la nourriture que j’avale, mais l’homme que je hais ne me permet pas d’en jouir. Le roi Salomon avait dû faire une expérience de ce genre car il a écrit :
‘Mieux vaut de l’herbe pour nourriture là où règne l’amour, qu’un bœuf engraissé si la haine est là’ (Pr.15.17).
L’homme que je hais peut se trouver à des lieues de ma chambre à coucher, mais plus cruel que n’importe quel marchand d’esclaves, il fouette mes pensées avec une telle frénésie que mon matelas à ressorts en devient un instrument de torture. Le dernier des esclaves peut dormir. Moi, non. Je suis contraint de reconnaître que je suis l’esclave de celui sur qui je déverse ma colère. »
Source Dr Mc Millen, extrait du livre ‘Maladie ou santé à vous de choisir’