Un cœur à cœur en forme de grand écart
Le soleil n’est pas confiné
Le printemps n’est pas confiné
Les relations ne sont pas confinées
Les amitiés ne sont pas confinées
L’amour n’est pas confiné
Les marques d’affection ne sont pas confinées
La gentillesse n’est pas confinée
Les discussions ne sont pas confinées
L’espoir n’est pas confiné
La solidarité n’est pas confinée
La reconnaissance n’est pas confinée
La prière n’est pas confinée
Le salut en Jésus et son Amour pour nous ne seront JAMAIS confinés.
Peut-être comme moi avez-vous reçu ce message d’espoir qui, parmi d’autres, circulent, petites perles à discerner dans le brouillard d’autres messages religieux bien moins convaincants.
La même bousculade que pour certaines images qui se succèdent sans transition dans les journaux télévisés.
Ces images se sont incrustées en moi comme des flashes, comme des histoires qui se superposent, qui manifestent un tel grand écart entre le cœur de l’homme dans tout ce qu’il a de magnifique et celui d’un autre homme… on ne peut plus répugnant.
Celui de ce couple nonagénaire, guéri du coronavirus et qui remercie avec tant de ferveur les personnes qui les ont soignées comme s’ils avaient été de jeunes mariés et ce message abject et anonyme qui demande à une aide-soignante de déguerpir de l’immeuble par peur de la contamination.
Celui de ce pizzaiolo espagnol qui alimente chaque jour un hôpital différent de sa ville et celui de célèbres joueurs de foot qui rechignent à diminuer leurs salaires indécents.
Celui de ces chercheurs qui travaillent jour et nuit pour trouver une solution à la crise sanitaire et celui de cet ingénieur français qui vole trois respirateurs pour les revendre sur la toile.
Celui de ceux, anonymes ou érudits, qui partent au front sans munition et celui de quelques dirigeants politiques qui jouent avec les vies comme s’il s’agissait d’une vulgaire partie de Monopoly.
Le miroir peut nous renvoyer avec la même force, avec la même fulgurance un soleil éclairant et une noirceur nauséabonde.
Quelle image vais-je regarder ? Quel message vais-je porter ? Celui d’un monde qui va devoir renouveler ses codes ou celui d’une désespérance dépourvue de sens ?
Nous sommes en famille, entourés de tous ceux qui, pour nous, comptent sans doute le plus au monde. Nous sommes abreuvés d’infos, d’images qui nous entrainent vers une forme de sinistrose et dans le pire des cas nous poussent à un égoïsme dont les conséquences sont mortelles… pour l’autre.
Seigneur, ne devrions-nous pas nous réjouir d’être préservés ? Ne devrions-nous pas Lui être reconnaissants d’être nés dans un pays certes imparfait mais quand même bien mieux loti que tant d’autres ? Ne devrions-nous pas dépenser toute l’énergie que nous avons à prendre soin les uns des autres plutôt que de se lamenter sur telle ou telle décision évidemment mauvaise ou tel ou tel comportement tellement irresponsable ?
Et si ce temps qui s’est tout à coup arrêté ou ce temps qui est devenu un combat, une course contre la mort était quelque part une dernière opportunité pour le monde ?
Comme un phare dans la nuit où il pleut à seaux, une nuit noire où les vagues déferlent sur le pont. Un phare qui nous appellerait une ultime fois à revenir à l’essentiel, à trouver un sens à ce chaos.
Sans Dieu, mes amis, à qui irions-nous ? En quoi, pourrions-nous vivre la différence ? En quoi pourrions-nous manifester sa Gloire ? Comment allons-nous attester dans notre vie que nous avançons selon le cœur de Dieu ?
Avant de vous partager les versets qui ont guidé cette méditation, je voulais vous transmettre cette vérité décrite par Eugène Peterson, tellement édifiante dans ces moments terribles : "La différence pour le chrétien se trouve dans la réalité suivante : à chacune de ses respirations, à chacun de ses pas sur le sentier, il sait qu’il est gardé et accompagné par Dieu. Il sait que Dieu règne. Ainsi, quels que soient les doutes dont nous sommes affligés ou les accidents que nous subissons, le Seigneur nous gardera de tout mal, il gardera notre vie même."
Comme toujours, la réponse à ces questions vitales se trouve dans la Parole. Ces versets me sont apparus si simples mais aussi si profonds, si actuels, si indispensables pour ceux qui courent et courent encore sans trop savoir au fait après quoi ils courent.
1Thessaloniciens 5 : 14 – 23 (Voir le contexte)
"Nous vous y exhortons frères : avertissez ceux qui vivent dans le désordre, consolez ceux qui sont abattus, supportez les faibles, usez de patience avec tous.
Prenez garde que personne ne rende le mal pour le mal ; mais recherchez toujours le bien, soit entre vous soit envers tous. Soyez toujours joyeux.
Priez sans cesse. En toute circonstance, rendez grâce ; car telle est à votre égard la volonté de Dieu en Christ-Jésus.
N’éteignez pas l’Esprit ; ne méprisez pas les prophéties ; mais examinez toutes choses, retenez ce qui est bon ; abstenez-vous du mal sous toutes ses formes. Que le Dieu de la paix vous sanctifie lui-même tout entiers."
Que dire de plus ?
Ne venons pas avec nos gros sabots en disant "facile à dire"… Lorsque Paul rédige cette lettre, la jeune Église de Thessalonique subit une très sévère persécution. Les chrétiens de l’époque nouvellement convertis étaient aussi sujets à de grosses interrogations sur le retour imminent du Christ ; ils étaient consternés de voir leurs proches mourir et mourir encore. Similitudes interpellantes.
Pourtant l’Église vit. Mieux, ils sont restés fidèles. Connaître leur contexte est indispensable. Remplaçons la persécution par le fléau et approprions-nous avec confiance et reconnaissance ce catalogue de l’encouragement dans une période dure à traverser.
Prenons comme image qu’il faille franchir la ligne d’arrivée avec toute une équipe. Le chemin est escarpé, la pente est rude, le vent de face est violent ; on aperçoit au loin la banderole où la victoire sera acquise mais dans nos rangs, c’est la galère.
Plusieurs sont épuisés, quelques-uns veulent abandonner, d’autres encore râlent sur tout, un ou deux veulent faire demi-tour. Certains sapent le moral de la troupe. Il faut en faire entrer le maximum et la porte est étroite, n’est-ce pas ?
Prenons l’une après l’autre toutes ces directives, tous ces encouragements. Méditons-les et nous allons trouver aisément une application concrète pour que ce chemin viral devienne une montée vers le Seigneur plutôt qu’une lente descente dans les ténèbres.
- Si je laisse ces versets résonner dans mon cœur, …
- Appelle quelqu’un pour lui dire merci parce que …
- Demande à un responsable, j’ai ce don, je veux le mettre au service de nos ainés, que puis-je commencer à faire ?
- Aujourd’hui, je n’émets strictement aucune critique sur personne.
- J’appelle... et je lui rappelle les promesses de Dieu qu’il a reçues.
- Je prie, j’ouvre mon coeur au Seigneur, pour des personnes, pour ma ville pour un pays...
- Je me retire dans ma chambre haute, et je parle à mon Dieu coeur à coeur avec mes mots, avec ma sincérité.
- Je refuse cette tentation qui me tend les bras pendant cette période où ma solitude me pèse encore et encore.
- J’accepte de laisser Dieu aux commandes et je lui dis que ta volonté soit faite, Seigneur sur terre comme au ciel,...
Quelques exemples tout simples et la liste peut devenir tellement longue. Laissons l’Esprit Saint nous guider. Prions cela avec humilité.
Au lieu de planter nos regards sur ce qui nous manque, soyons reconnaissants de ce que nous avons.
Il faut franchir cette montagne, avec les impatients, avec les faibles, avec les lents, avec les sceptiques, avec les colériques, les calomniateurs. Poussons-les à se placer au bord de la falaise, là où surgit le choix de tomber ou de s’envoler.
Car ce temps est le temps du choix : revenir à la croix ou sombrer dans les flots. Soyons conscients de nos forces et de nos devoirs.
Dieu sera toujours là avec toi, pour toi si tu le laisses vivre pleinement en toi.