Entre l’incompréhension du temps et le besoin de persévérance
Reconnaissons dans ces mots, dans ce chant, dans ce cri de l’âme tant de similitudes avec ce que nous vivons ces jours-ci dans l’église : un mélange curieux de tristesse et d’une forme de joie, un mixte entre incompréhension et acceptation, un dosage un peu branlant entre dépendance et questionnements.
Il existe des images très fortes dans ce clip, des images qui personnellement m’ont ramené aux faits. Souvent, nous avons un besoin fondamental de revenir à la croix, de nous prosterner aux pieds du Christ pour revenir à notre statut d’homme pécheur.
Cette semaine si particulière, cette chanson, ces images fortes m’ont ramené à cette histoire tellement dure et tellement réelle d’un simulacre de procès, de traitements physiques inhumains, de la souffrance insupportable, de regards de désespoir devant tant d’injustice, tant de cruauté.
Cela m’a ramené à la douleur des regards, à la brièveté de la vie sur terre, à l’incroyable brutalité du temps. Si Dieu a permis que son propre fils vive ce calvaire pour nous, avons-nous la faculté de comprendre pourquoi Aristo nous quitte aussi brusquement ? Est-ce notre juste place d’avoir un avis, une interprétation, un commentaire ?
Cette méditation n’est rien d’autre qu’un partage avec vous, un partage avec des points de suspension et de nombreux points d’interrogation. J’ai juste le sentiment profond que nous devons juste nous serrer les coudes, nous réunir autour du modèle de notre Jésus. Sans autre « action » que de l’adorer, Lui, Jésus, le Fils de Dieu et de le prier, sans autre objectif que de Le remercier pour qui Il est dans nos vies.
Nous serons toujours trop courts pour trouver l’explication à ces tournants de vie auxquelles nous ne serons jamais suffisamment préparés. Restons avec un socle de joie inamovible malgré les cœurs qui saignent, malgré les larmes qui coulent.
À partir de ces réflexions, je voulais croiser deux aspects qui, tout à coup, m’ont semblé en lien : le temps et la persévérance.
Nous avons tous de l’expérience par rapport à ces deux éléments, que ce soit dans le spirituel ou dans le terrestre. Nous pouvons tout à la fois faire preuve d’une patience incroyable (pensons à tous les collectionneurs, aux bricoleurs, aux chercheurs, aux sportifs qui s’entrainent parfois incroyablement longtemps pour une performance de quelques secondes) et aussi entrer dans une rage pas possible parce que nous n’avons pas La réponse que nous voulons, parce que la voiture stationnée devant nous tarde à démarrer, parce que cela fait des mois et des mois que nous prions pour telle changement dans la vie et que le Père, comme un « fait exprès », ne donne pas signe de vie.
Penchons-nous sur le temps qui passe juste à travers trois hauts personnages de la Bible : Abraham a attendu 25 ans la concrétisation de sa promesse ; Moïse a été appelé par Dieu à un âge où on aspire plutôt à la tranquillité ; Joseph a été injustement accusé par ses frères et le temps fut certainement interminable pour lui entre la terrible accusation de ses frères, son emprisonnement injuste et la reconnaissance de son statut en Égypte.
Jésus, le modèle que nous sommes appelés à suivre a patienté trente années pour entrer pleinement dans son ministère. Pourtant, à 12 ans, n’avait-il pas déjà un incroyable impact ?
Prenons connaissance de ces versets :
Dans Galates 6.7-10 Voir le contexte
« Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit la vie éternelle. Ne nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas. Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi. »
Dans 2 Timothée 2.1-13 Voir le contexte
« Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est en Jésus-Christ. Et ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres. Souffre avec moi, comme un bon soldat de Jésus-Christ.
Il n’est pas de soldat qui s’embarrasse des affaires de la vie, s’il veut plaire à celui qui l’a enrôlé ; et l’athlète n’est pas couronné, s’il n’a combattu suivant les règles. Il faut que le laboureur travaille avant de recueillir les fruits.
Comprends ce que je dis, car le Seigneur te donnera de l’intelligence en toutes choses. Souviens-toi de Jésus-Christ, issu de la postérité de David, ressuscité des morts, selon mon Évangile, pour lequel je souffre jusqu’à être lié comme un malfaiteur. Mais la parole de Dieu n’est pas liée.
C’est pourquoi je supporte tout à cause des élus, afin qu’eux aussi obtiennent le salut qui est en Jésus-Christ, avec la gloire éternelle. Cette parole est certaine : Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui ; si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui ; si nous le renions, lui aussi nous reniera ; si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même. »
Les enjeux liés à la persévérance ne sont pas anodins : il ne s’agit pas d’une simple course ; l’enjeu, c’est ni plus ni moins que notre éternité. La persévérance, c’est le contraire du découragement, de l’abandon. Vivre en fonction de l’Esprit passe tellement souvent par faire du bien aux autres, et Paul ajoutera : « Ne pas nous lasser de faire du bien aux autres. »
On ne s’en rend pas toujours compte, mais n’est-ce pas la tendance naturelle de l’homme, autrement dit notre mauvais penchant de se mettre au centre du jeu.
L’homme a cela de créatif et même d’inimaginable de revenir à sa propre vie, quelle que soit la détresse de son interlocuteur. Nous sommes parfois tellement maladroits lors d’un décès. L’intention n’est sans doute pas mauvaise mais parfois, on devrait juste se taire et attendre que l’esprit nous guide dans notre compassion, notre affection, notre sollicitude. Ces manquements ou ces abandons partiels ou complets viennent très souvent d’une absence ou de lacunes récurrentes dans notre intimité avec le Seigneur. C’est souvent le cas lorsque nous confondons nos pensées avec celles de Dieu. Cette phrase me poursuit constamment depuis vendredi : laisse Dieu être Dieu. Bien entendu, nous pouvons toujours dire que c’est « inconscient » mais reconnaissons ceci : soit nous abaissons Dieu à notre niveau, soit nous nous élevons bien plus haut que nous ne le sommes réellement. C’est une erreur, une errance...
À suivre...