J’ai été frappé dans le séminaire de Ghislain par plusieurs choses (écouter les enregistrements du séminaire).
L’idée n’est pas de redire ce qu’il nous a apporté d’une autre manière avec d’autres mots mais simplement de partager avec vous un espèce de rebond. Sans doute un verset ou une phrase qui fait écho, une phrase qui éclaire nos pas dans la vie, d’une lumière différente, inhabituelle.
Sans doute avez-vous déjà pleuré devant des séquences d’un film de fiction ou à la lecture d’un roman ou encore devant un exploit sportif. Le moment où l’héroïne qui ressemble forcément à votre charmante épouse tombe finalement dans les bras de l’aventurier que vous rêviez d’être. Le drame horrible qu’une famille subit injustement mais qui bien heureusement va trouver un dénouement favorable dans les derniers instants du film. La description du calvaire traversé par un enfant dans ce roman noir de chez noir et qui vous soulève le cœur tout simplement parce que quelque part vous vous êtes glissé dans la même situation.
Le 2/0 contre le Japon où un goal, puis un autre et une magistrale contre attaque vous fait sentir tout à coup que la Belgique est décidément un grand pays avec des stars mondiales et notre petite larme coule. Ou bien ce cycliste qui sort d’une éreintante montée de col et qui tombe dans les bras de sa femme qui tient dans les bras son petit garçon pétri d’admiration pour son glorieux papa…
Est-ce cela voir avec son cœur ? Est-ce cela que la Bible nous enseigne ?
Être emporté par ses émotions et illuminer son visage de joie en mettant en avant les valeurs du cœur d’empathie, de compassion, de joie débordante, ...
S’agit-il de ces émotions-là ? Ces larmes-là sont-elles profondes ? Empreintes de sa présence ? Ou bien, sont-elles juste fugaces, l’expression momentanée d’un élan d’affection ?
Penchons-nous sur cet extrait de la lettre aux Éphésiens.
« Je ne cesse de dire toute ma reconnaissance pour vous lorsque je fais mention de vous dans mes prières. Je prie que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation qui vous le fasse connaître ; je prie qu’il illumine les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle est l’espérance qui s’attache à son appel, quelle est la richesse de son glorieux héritage au milieu des saints, et quelle est l’infinie grandeur de sa puissance qui se manifeste avec efficacité par le pouvoir de sa force envers nous qui croyons. » (Eph.1.16-19)
Dieu met en tension trois choses : le regard du cœur, l’appel et la puissance.
Ghislain nous partageait qu’au Ciel, il existe une industrie du bien, une montagne de bénédictions qui nous attend et que nous recevrons — ou pas — suivant que nous entendions l’appel, — ou pas — et que nous laissions la lumière divine illuminer notre cœur, — ou pas —.
C’est de cela que je voulais vous entretenir : bénéficier de cette puissance demande d’entendre la voix de Dieu, de comprendre ce à quoi nous sommes appelés ; cela nous demande aussi de laisser les yeux de notre cœur être illuminés de sa gloire.
Quelques mois après ma conversion, j’ai reçu un mot étrange que je ne connaissais pas. J’étais loin d’avoir lu une première fois la Bible. J’avais cependant la conviction que ce mot était important pour moi. J’avais rendez-vous avec le Pasteur le lendemain et j’étais impatient de connaître le sens de ce mot : Barnabas.
L’important n’est pas que je vous communique tout le contexte mais une chose était claire : Dieu me confiait une partie de mon appel, le don d’encouragement.
Tout cela me fut confirmé au cours des années qui ont suivi. À travers l’image d’un arbre qui accueillerait des oiseaux, à travers une Parole sur la réutilisation de ce que j’avais vécu pendant les 50 et quelques années qui ont précédé ma conversion, à travers la place que j’ai prise peu à peu dans l’Église. La dernière pièce était ma rencontre avec Maryline où nous avons reçu la mission d’aider, de recevoir des couples en difficulté, où nous avons reçu la direction d’ouvrir notre maison, l’encouragement, la disponibilité combinés à l’hospitalité.
Merci Seigneur, nous sommes dans notre appel, dans cet esprit de révélation, dans la confirmation que nous sommes sur le bon sentier.
Pourtant, il est important de ne pas se lancer à corps perdu sur une émotion, sur une impression, sur un élan du cœur. Les conséquences d’un appel ou plutôt de la réponse à un appel ne sont pas anodines.
Sur ce chemin parsemé d’embûches, sur cette route étroite et sinueuse, il sera souvent question d’obéissance ou de désobéissance ; il sera parfois question de dépendance ou de suffisance ; il sera toujours question d’intensité ou de paresse ; il sera donc question de fidélité, de constance ou bien d’infidélité et d’inconstance.
Oserais-je dire que nous serons parfois face à une forme d’inconsistance. Voilà pourquoi dans ce verset d’Éphésiens, Paul nous enjoint :
« Je prie que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation qui vous le fasse connaître. »
Cet appel dont il nous parle au verset suivant est assorti d’une perle que seule la Parole peut nous fournir :
« Je prie qu’il (Dieu) illumine les yeux de votre cœur ».
Je ne sais pas si c’est le cas pour vous personnellement, mais je pense qu’en fait personne n’échappe à ceci. On a tous des affinités, des gens avec qui le courant passe de suite, des personnes dans le travail avec qui l’on se comprend les yeux fermés. Certainement, nous avons tous nos défauts que nous acceptons plus ou moins… Mais nous connaissons tous aussi des personnes qui ont des défauts qui à nos yeux sont … insupportables.
Personnellement, j’ai du mal avec des personnes lentes dans le travail, avec des personnes qui ne parlent que de deux choses : eux et eux-mêmes, j’ai beaucoup de difficulté à gérer des personnes arrogantes... Cette dernière semaine, je suis allé un peu au bout de moi-même dans le domaine physique : c’était difficile d’enchainer les jours et les jours, les heures et les heures.
Dans ce contexte-là, mon degré de tolérance descend ; ma patience devient proche du seuil critique. Très bizarrement, aujourd’hui, certaines personnes qui ont la grande chance de cumuler les trucs qui m’exaspèrent m’ont téléphoné. L’une d’entre elles, un prof’ d’université m’a bassiné en long et en large, … un discours que je déteste avec en filigrane toute une série de conséquences sur mon propre travail, des mesures qui ne m’agréent pas du tout.
C’était juste avant que je ne rédige cette petite méditation, juste avant que je ne vous décline le petit verset : Dieu illumine les yeux de ton cœur.
Clin d’œil ? Leçon d’humilité ? Rappel à l’ordre ? Peu importe en fait.
Ce qui compte, je pense, c’est ceci : répondre à l’appel de Dieu dans la sagesse implique que nous le vivions avec les yeux du cœur. Il ne s’agit pas en fait de notre cœur, mais bien celui de notre Seigneur, Seigneur qui habite là, en nous.
Évident, allez-vous me dire ; tu enfonces une porte ouverte…
Mais si l’on y réfléchit bien… Il ne nous appartient pas de décider quand nous devons agir ; ce n’est pas de notre ressort de décréter que c’est avec mon petit cercle de proches que je vais agir ; ce n’est pas de notre propre initiative que les circonstances doivent se créer. Le Seigneur va mettre en place les choses, les événements pour que tu sois mis en situation de répondre et de répondre avec les yeux de ton cœur, c’est-à-dire avec le même regard que le Seigneur porte sur nous… Car on est tous pareils à ses yeux, non… ? Tous dépositaires de son incroyable amour alors qu’en fait nous ne le méritons pas vraiment, n’est-ce pas ?
Peut-on s’arrêter un moment, se connecter au Père et lui dire dans le secret de notre intimité : « illumine les yeux de mon cœur… accorde-moi ce regard d’amour que tu as pour moi… »
J’ai été frappé cette semaine en relisant Hébreux 1:10 (Voir le contexte) par cette immuabilité de Dieu :
« C’est Toi, Seigneur, qui au commencement as fondé la terre, Et le Ciel est l’œuvre de tes mains ; Ils disparaitront tandis que toi, tu restes là ; Ils vieilliront tous comme un vêtement, tu les rouleras comme un manteau et ils seront remplacés ; Mais toi, tu restes le même, Et ton existence n’aura pas de fin. »
Si l’on veut que la pleine puissance du Ciel passe par nos mains, nous devons nous conformer aux deux premiers points que j’ai évoqués : répondre dans la sagesse à l’appel de Dieu et laisser sa Lumière illuminer les yeux de notre corps.
Je voudrais clôturer ce message par une piste liée au « comment faire ? ». Cette piste, nous la connaissons tous : c’est la prière, c’est la puissance de la prière, la puissance sur terre par la prière.
Nous devons nous approcher du trône de la Grâce avec les yeux de notre cœur illuminés de notre foi en lui :
— Dis au Seigneur chaque jour, seul, avec ton conjoint, en groupe, dans la rue ou dans ta chambre : « Seigneur, je suis prêt ; montre-moi ce que tu veux que je fasse pour ta Gloire ; je veux t’écouter fidèlement Seigneur et répondre à ton appel ; je veux faire abstraction de mon propre ressenti, de mes avis sur les circonstances et les gens parce que je crois Seigneur que tu sais toute chose et que tu me montres la voie et la voix que je dois suivre. »
Pour cela, mes amis, il nous faut être constants, endurants, persévérants, tolérants, aimants. Nous devons nous approcher jusqu’à en brûler de la lumière du cœur de Notre Papa.
Le Seigneur te dit : « Prie, prie sans cesse, tourne les yeux vers moi, cesse de t’agiter dans tous les sens. Je suis là et j’illumine les yeux de ton cœur. »
Amen.